Le ciel s'est couché
sur le fleuve
et ses roseaux noirs
j'ai roulé ma peine
jusque là
laissé glisser le vent
sous mes doigts
et attendu la pluie
exhalé mes silences
rendu mon souffle plus court
et suspendu mes oiseaux
à chacun de leurs cris
il ne m'aime pas
ne m'aime plus
peu importe ma Vie s'en va
je glisse et je m'enfuis
bâtis des labyrinthes
là où il n'est pas
loin du monde loin de moi
le ciel est tombé
sur le fleuve
et je m'en fous
je n'y vois plus
plus que lui et sa vie ses mains
ses yeux doux
et ce fleuve immense
mon âme qui sombre et chavire
sous les roseaux noirs
il était temps
il était là il repart
une ride sur l'eau
un pli sur sa main
effacé sans chagrin.