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J'ai touché le Diable

du bout du doigt

J'ai touché le Diable

et ça m'a plu

léché ses cormnes velues

goûté le fruit défendu

ses mains noires

et ses sabots de vent

J'ai tenté le Diable

et ça lui a plu

ses pieds fourchus

et sa crinière infinie

ses dents crochues

et sa passion sans pluie

J'ai suivi le Diable

et n'en suis pas revenue

quitté les chemins de soleil

pour trouver l'ombre et la folie

des routes pavées d'incendies

J'ai enfourché le Diable

et ça ne m'a pas déplu

vécu les enfers et la sueur

pour un moment sans pudeur

J'ai enlacé le Diable

et vécu ma vie sans regrets

milles secondes en un instant

suivre ses pas suivre ses traces

Il n'en fallait pas plus

J'ai aimé le Diable

et n'en suis pas revenue.   

          BLOG EN VACANCES....Nouveau dépôt de textes dans quelques jours.......

                                                Vanité - Pieter Claeszoon

Le jour où je me suis mangée,

je me suis dévorée

sans sauce et sans épices

jusqu'à l'os

il n'est rien resté de moi sinon un peu de cendre

quelques miettes que j'ai balayées

du dos de la main,

et chez moi personne n'a rien vu rien entendu

ils ne se sont aperçu de rien

ni de l'absence ni de la présence

ni des cris ni du silence

juste une lourde indifférence

un grognement de rats

léchant les restes

le cartilage tendu

et les ongles fendus,

un coup de vent et plus rien

de visible,

J'ai terminé mon repas

et suis retournée à mes ombres

le nid que les vautours préfèrent

le gouffre où les serpents  sifflèrent

Le jour où je me suis mangée

j'ai rongé mon âme

jusqu'à plus soif

épongé le sang

et nettoyé la table

replié ma serviette  

en finissant le vin

m'en suis retournée plonger dans le silence

personne ne s'est aperçu de rien

ni le vent ni la nuit

je n'existe plus

et c'est le cri qui me va le mieux.

Il est mon reflet je suis son ombre

ma mémoire et ma trahison

mon vide et mes abisses

mes larmes et ses rires

répond à mes questions muettes

et mes pendaisons,

m'observe en ennemi

tandis que je me froisse,

me plie et m'évanouis

me perds et ouvre un oeil

recule et avance

au gré de ses envies et de mes dénis 

deviens fantôme ou réagis

son tain plus fort que le mien

mes courbes plus dures que ses méandres

il me punit ou me guérit

m'accuse, me jette et je rugis

m'affole pendant qu'il rit

aime tandis qu'il supplie

fait de moi sa bombe  ou son éclat

verre poli sans idée et sans trace

alors que je crie

déchire le cadre où il est suspendu

reste de marbre sous ma rage

et ramasse le sang ainsi répandu.  

Le ciel m'envoie ses ombres et ses lumières

Ses cris et ses silences de grand oiseau noir,

sa folie douce et sa fièvre

à laquelle je vais succomber

sans armes et sans violence

juste laisser parler ce corps qui n'avait plus rien à dire

mes mains froides et mon coeur inutile,

et remercier ce ciel  étrange

qui joue de mes désirs et de mes errances

de mes salissures en suivant sa propre musique;

Le ciel m'envoie tous ses poisons

et sa danse macabre

enfin belle et douce à mon âme,

me donne sa pluie de plomb et son soleil glacé

m'offre ses chimères

et l'empreinte de ses pas dans l'obscurité

son fil de rasoir et la violence de son sang,

Bénir ce ciel aux trainées sombres

qui pleure ma Vie comme une sève

et m'envoie ses corbeaux

comme de longs soupirs

l'oeil rond et muet à l' infini ;

Franchir la rivière

et renvoyer le ciel à ses carnages

ouvrir les doigts un peu

pour laisser s'échapper la transe

observer la Lune en face et savoir qui je suis.